Un mois et demi que je ne suis pas venu ici. C’est long. J’avais pourtant débuté à un bon rythme. Environ 2 billets par mois pour essayer de raconter Nosy Be différemment. C’est-à-dire en excluant d’évoquer les plages de sable fin et le tourisme sexuel. Un mois et demi. Et il me reste autant de temps à vivre à Madagascar. C’est court.
Trop d’inspiration tue l’inspiration
Il y a eu les vacances avec les amis de passage. Le travail qui a enchaîné tout de suite. Le retard à rattraper. Les informations à transmettre à celui qui va reprendre mon poste. Et mes missions de bénévole consciencieux (et d’époux dévoué) pour l’Alliance française.
Je reconnais que je me suis caché derrière la panne de Mondoblog pour disculper mon manque de productivité.
J’avais pourtant des choses à dire aussi : le mouvement « Say No To Coal » à l’île Maurice, le dernier trajet en taxi-brousse, la rencontre d’un guide touristique déluré, les hypothétiques élections de Madagascar. En même temps, il y avait et il y a encore l’envie de tout expérimenter durant mes derniers jours à Nosy Be par besoin de raconter, faire sentir.
Je n’ai pas pris le temps de mettre mes idées en place pour écrire.
L’appréhension de l’imperfection
Le 21 septembre 2012 j’ai reçu un courriel de RFI Mondoblog. Objet : « Concours Mondoblog ». Je savais que j’allais apprendre si je figurais parmi les 150 nouveaux sélectionnés de la communauté Mondoblog. J’ai pris le temps de lire le message jusqu’à la fin. Je me suis levé tranquillement et j’ai hurlé avec les bras en V. Cette nouvelle avait rendu insignifiante la naissance du fils de ma cousine le même jour. Pardon Sarah.
Ça faisait des années que je me retenais de commencer un blog. J’avais toujours douté. Aurais-je des choses intéressantes à partager ? Saurais-je les raconter de façon agréable ?
Depuis que j’ai été sélectionné par l’équipe de Ziad Maalouf et Simon Decreuze (wow, je n’en reviens toujours pas !), je considère que j’ai une toute petite légitimité pour écrire. Mais je me suis mis la pression. Je me suis dit qu’il fallait être à la hauteur de cette chance. Je l’avoue, j’avais même eu l’ambition d’être parmi les « 30 meilleurs Mondoblogueurs sélectionnés par le jury » qui assisteront à « une semaine de formation à Dakar, Tunis ou Abidjan ».
Résultat : j’écris peu parce que je doute (encore).
Il y a 2 jours, ma femme m’a sorti une phrase qu’elle avait trouvée sur Facebook : « à force d’attendre que tout soit parfait pour commencer quelque chose, on ne fait rien ». J’imagine bien cette phrase écrite sur une vieille photo d’une goutte d’eau en filigrane. C’est banal, mais ça me parle.
Travail et satisfaction
Quand j’ai lu le sujet sur Max Bale, je me suis dit « c’est ça la vie ! » Voyager, rencontrer du monde et faire de la radio.
Hier, notre nouveau directeur nous a fait un grand discours en début réunion. Il a cité Steve Jobs, a évoqué l’importance du travail bien fait et le plaisir qu’on doit en tirer. « Si vous n’avez pas de satisfaction dans votre travail, il ne faut pas y rester », a-t-il conclu. Je suis tellement d’accord avec lui que, finalement, je trouve qu’un mois et demi ce n’est pas si court.
Qu’il se rassure, je ne déteste pas mon travail et je continuerai de le faire sérieusement jusqu’à la fin de mon contrat. Mais je rêve de choses plus vibrantes. Et je sais que je peux me donner les moyens d’y arriver.
La satisfaction, c’est de pouvoir écrire, monter des sons pour partager des instants inédits. Se faire plaisir tout en respectant les lecteurs. Et de savoir que ma maman et ma femme sont mes plus grandes fans.
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