Dans les prochains billets, les chauffeurs de taxis dakarois ont l’accent mauricien, ils se dirigent vers l’île de La Réunion en écoutant du salegy. Explications.
Deux ans plus tard, l’aventure à Nosy Be est bel et bien terminée. En quittant l’île aux parfums, j’ai passé 4 jours à Antananarivo avant de me diriger vers Dakar pour la formation avec Mondoblog. Entre démarches administratives et préparation pour le prochain voyage, j’ai tenté de trouver du temps pour apprécier cette ville que je n’aimais pas trop. Je n’ai même pas eu le temps de préparer quoi que ce soit que j’étais déjà dans un appareil de Kenya Airways en direction du Sénégal.
Si encore j’avais réalisé ce qui était en train de m’arriver. Invitation. « Moi !? » Coups de pression. Confirmation. Organisation. Et toujours « moi !? »
Dakar donc. Le joyeux bordel. On était bien. Tellement que trois semaines plus tard, les blagues continuent à distance, les nouvelles amitiés durent. C’est allait vite aussi.
Ma vie en l’air
Dix jours plus tard, me revoilà dans la capitale malgache, bloqué dans l’attente d’un visa pour La Réunion.
C’est tombé un mardi à 14h08. Je savais qu’un avion devait décoller à 17h05 le même jour. Je n’ai pas trop réfléchi : j’ai couru faire ma valise, hélé un taxi et nous avons filé à l’aéroport. J’ai acheté mon billet sur place, une heure et demi avant le décollage comme dans les films – il aurait fallu attendre 2 jours pour le prochain vol. Encore une fois, j’ai dû répartir difficilement les kilos entre les bagages (pas plus de 32kg par bagage). J’ai payé ceux qui étaient en trop – heureusement qu’on n’est pas pénalisé pour l’excédent émotionnel. J’étais le dernier à arriver dans l’appareil. « C’est bon, on peut y aller. Ah, on est déjà arrivé à La Réunion… OK ».
Pas le temps de me poser : trois jours plus tard, je reprends l’avion pour mon île natale. C’est bref : une nuit et 8 heures plus tard, encore dans l’avion pour aller me relaxer à Rodrigues. Cinq jours paisibles, à l’issue desquels je reviens à l’île Maurice. Ce sera encore plus court qu’à l’aller. Je ferme les yeux et je les ouvre dans le Boeing d’Air Austral dix fois trop grand pour le nombre de passagers. Bizarre pour moi qui avais l’habitude des taxis-brousse bondés à Madagascar, c’est la huitième fois que je suis dans un siège d’avion en un mois.
À l’atterrissage j’ai toujours un peu de mal. Je viens de shifter de l’Ariary à l’Euro en passant par le Franc CFA et la Roupie mauricienne. Le convertisseur a chauffé.
Après les vacances, le chômage
Trois jours plus tard, j’ai vraiment atterri.
J’ai assisté à un concert de funk à la célèbre rondavelle de Saint-Leu, Chez Jean-Paul. Le chanteur « d’origine tunisienne » portait un bandana, un collier à billes comme les bouddhistes, un bracelet en cuir clouté et il hurlait « est-ce que les gars de La Réunion sont funky ? » Ça doit contribuer au fameux métissage qui rend les Réunionnais tellement fiers. Et la Dodo était bien là pour tout confirmer.
Et puis…
Sécurité Sociale, Caisse d’allocation familiale, Pôle emploi : après les vacances, le chômage.
La route des Tamarins. Les consommations en euro qui font mal. Les bouchons gratinés. L’impossibilité d’avoir une offre Internet mobile en prépayé. L’odeur du caloupilé. Je suis bien sur l’île française, La Réunion.
Tout ça bouillonne dans ma tête et je griffonne dans le carnet.
Je prépare du riz de Dakar et le romazava de Madagascar, parfumés au limon de Rodrigues. Et en dessert, un hommage à Sir Alex Ferguson.
Apprendre qu'Alex Ferguson prend sa retraite, j'ai une pensée émue pour @OphelieHr & @fanuet #ThankyousirAlex
— Lovelifemusic (@Lo_velifemus_ic) May 8, 2013
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